Textes de : Jean-Luc BOUTEL, Frédéric JACCAUD, Xavier LEHERPEUR, Arnauld PIERRE, Simon REYNOLDS...
Commissaire de l’exposition : Jean-François SANZ
Une coédition le Mot et le Reste / Galerie du jour Agnès B.
L’ intense fascination pour le futur dont témoignent certaines œuvres du
passé trouve sa réciproque à l’heure actuelle dans l’attrait, non moins
intense, que ce dernier exerce sur de nombreux artistes contemporains,
notamment à travers la figure historique du modernisme. La manière dont
on envisageait autrefois le futur et le regard rétrospectif que l’époque
actuelle porte sur le passé – plus particulièrement sur sa conception
de la modernité et ses tentatives souvent naïves ou fantaisistes
d’anticipation de l’avenir –, constituent les bases du questionnement à
l’origine de l’exposition Futur antérieur.
Cette approche transversale se compose de différentes strates
esthétiques et temporelles entremêlées, à travers une sélection de
travaux d’artistes contemporains associée à un ensemble d’œuvres et de
documents anciens – les uns remettant les autres en perspective et
réciproquement.
Rétrofuturisme, steampunk et archéomodernisme ont en commun
l’attrait pour les manifestations précoces de la modernité, pour
l’esthétique de l’ère industrielle, pour cette idée d’un futur
qui aurait pu, et, par le biais de créations contemporaines, pourrait
encore à tout moment faire irruption plus tôt que prévu dans la
chronologie de l’évolution humaine, donnant lieu à des disruptions
esthétiques et autres paradoxes temporels savoureux et porteurs de sens.
Au-delà de ce constat, on peut légitimement se demander
pourquoi, au cours des années quatre-vingt, et continuellement depuis,
des auteurs de SF se détournent délibérément d’une composante a priori
essentielle de leur discipline : le futur. De même, que
signifie pour un artiste visuel, un musicien, ou même un concepteur de
jeux vidéo, le fait d’utiliser dans son travail des esthétiques, des
codes graphiques, des contenus théoriques ou même des couleurs sonores
rattachés au passé ? Faut-il y voir une démarche réactionnaire ou
nostalgique ? Un déni du futur – et donc, en filigranes, de notre
contemporanéité – tel que ce début du XXIe siècle l’incarne ? Une
réfutation de la fameuse tradition de la nouveauté instituée en dogme,
précisément par la modernité artistique ? Les symptômes d’une allergie
viscérale au postmodernisme flippé des années dix ?
Ce sont autant de questions auxquelles Futur antérieur tentera d’apporter des réponses, forcément anachroniques…
ISBN : 978-2-36054-061-7
186 pages
185 x 265
35.00 euros